Après deux sorties club en mer rouge, le talent d'organisation de Tom nous amené dans l'océan indien où nous avons fait escale début novembre. Après le forfait de Jean et de Michèle, nous avons pris le départ à seize : Tania, Beata et Dan (tous trois fraîchement P2), Claudia, Thomas, Max, John,Laurent, Tom, Marc, Piere, Fabian, Änder, Claude, Milou et Patrick. Sans problème le bus nous conduit du PR Howald à Francfort où les Emirates Airlines prennent la relève et via Dubai nous déposent aux Maldives. Cet archipel au sud-ouest de Sri-Lanka nous a accueilli on ne peut plus cliché: chaud,humide, soleil et palmiers. Bye bye grisaille. Le transfert de l'aéroport vers notre bateau, la MY Sting Ray, s'est fait par le dhoani, petite barque traditionnelle qui nous accompagnera toute la semaine et qui servira de bateau de plongée. Cette organisation présente quelques particularités : Un bateau-séjour sur lequel nous allons passer la plupart de notre temps -repos,repas, bronzette, buvette- , et le dhoani que nous utilisons pour accéder aux sites de plongées.

L'équipement de plongée reste en permanence sur ce bateau qui abrite aussi le compresseur, en théorie le bruit du gonflage n'a donc pas à nous importuner. Avantage non négligeable: à la fin d'une plongée on monte sur le dhoani par une échelle latérale, le grand foutoir des équipements superposés et intercalés, typique aux retour de plongées au zodiac, peut être évité. Dès notre arrivée une certaine agitation au sein de l'équipage se laissait sentir, et très vite il est devenu clair qu'un problème technique allait rythmer nos premiers jours à bord. La génératrice de secours étant défectueuse, le capitaine refusait tout éloignement du port. L'ambiance au sein d'une bande de plongeurs, ayant fait un quart de tour du monde et chaud à sauter dans l'eau, n'a pas besoin de description. Néanmoins, grâce au dhoani nous avons fait une plongée d'adaptation (check dive avec vidage de masque, vérification du lestage et du matériel) et le lendemain une série de plongées dans l'atoll de Male nord. Une première pour la plupart d'entre nous: le Manta Point, une station de nettoyage avec trois raies manta qui nous ont enchantés avec leur ballet gracieux.
Nommé Deco, et assisté de Chabo, nos guides nous ont accompagnés lors de chaque plongée, mais très vite la confiance régnait et nous plongions en palanquées de deux, voir quatre. Merci à Laurent pour l'organisation de cette partie de notre voyage.
La topologie des Maldives fait que les plongées se limitent à deux profils :ou bien on plonge dans l'entrée d'un atoll, la plongée devient un 'channel dive', commence sur le coin du récif et suit le flanc. Ce type de plongée est forcément une plongée dans le courant ('drift dive'). A la fin, le parachute de palier indique au dhoani le point de sortie. Autre possibilité : la plongée se fait sur un Thila, un somment sous-marin sortant du fond sablonneux vers les 40 m et culminant sur un plateau en profondeur entre 3 et 15 m. La mise à l'eau se fait du côté du courant, ensuite descente et observation de la faune du côté exposé au courant, et selon la taille du Thila, fin de la plongée en montant en un ou plusieurs tours de spirale. Les courants dépendent de la mousson et des marées et changent donc souvent. Afin de déterminer leur direction et leur force, un des guides avait le privilège à se mettre à l'eau avant nous. Faute de cette information cruciale au déroulement de la plongée, les briefings se limitaient très vite à quelques phrases.
Les problèmes de la génératrice ont été réglés, et nous avons enfin pu continuer notre voyage avec comme seul guide notre envie de découverte. Ce voyage nous menait à partir de Male nord (Back Faru, Lankan Manta Point, KikiReef) par l'atoll Male sud (Velassaru Caves, Vaadhoo Kandu, Omadhoo South) vers l'atoll Ari sud (Five Rocks, Kudarah Thila, Holiday Out, Angaga Thila,Dhigha Thila, Kuburu Thila) pour se terminer à Ari nord (Athabu Thila, FishHead, Maya Thila, Makaru Thila).
Malgré une visibilité pas extraordinaire (comme toujours, nous ne sommes pas à la bonne saison), les amateurs de pélagiques seront récompensés, bien qu'il manquera le marteau sur la liste des rencontres. Requin de récif à pointes blanches, requin léopard, manta, raie, murène, barracuda, napoléon, mérou, et la liste est tout sauf exhaustive. Coraux durs et moux, mollusque, écrevisse et langouste, de quoi satisfaire le sens investigateur de certains fouilleurs. Cinq jours avec trois plongées au schéma plongée - repas - repos. Seul interruption de ce système : le barbecue sur une île inhabitée. A bord, la bière pression trouve ses amateurs qui installent la table du président à la poupe du bâteau. Ici s'initient Max etThomas dans l'art des noeuds marins, une des étapes vers leur P3. Autre épreuve sur leur parcours : un exposé sur la faune et flore sous-marine. Ainsi un soir ils nous ont instruit sur les murènes, les astéries, les concombres de mer et les coquillages, les autres soirs. Le long du récif au sud d'Ari nous avons navigué à la recherche d'unévènement exceptionnel : la rencontre mythique avec le requin baleine. A deux reprises le commando 'jump!' nous sortait de l'agonie et nous avons sauté dans l'eau. Équipés de nos palmes masque et tuba nous avons pu admirer cet être paisible. Une plongée ultérieure n'a malheureusement pas donné satisfaction, la rencontre en immersion n'eut pas lieu.
La dernière plongée était notre plongée de nuit. C'était notre deuxième visite du site de Maya Thila. Alors que certains râlaient quant à l'heure de la mise à l'eau , nous avons vite été récompensés par le spectacle de chasse des requins de récifs à pointes blanches. De quoi fasciner et oublier le temps qui passe. De retour au port, le bateau voisin était en train d'être repeint. On apercevait encore son ancien nom : Baani Explorer.
Le départ de notre avion au milieu de la nuit nous donnait l'occasion de visiter la capitale, Male, le dernier jour.