soudan fred 0427 mars – 5 avril 2016

 

 

Quand Vivien, membre actif du SACL, m'a proposé, en novembre 2015, d'accompagner son club plonger au Soudan, j'ai d'abord été surpris par la destination puis honoré par la proposition. J'allais avoir le plaisir d'accompagner un groupe expérimenté, hétéroclite et soudé dans un voyage pas uniquement exotique mais surtout mythique.

J'ai eu le bonheur de vivre un grand moment de liberté, de convivialité et de partage dans un environnement confortable, sans chichi, raffiné et avec goût.
Le plaisir était d'autant plus grand que tout avait été préparé, « prémâché », d'une main de maître par les membres du club jusque dans le moindre détail : explications historiques sur certains sites de plongée, nombre de sorties des bouteilles, préférence pour repas « veg »...
Sous l'eau, ce fut simplement exceptionnel. J'ai eu l'honneur et la chance de pouvoir partager quelques plongées avec le Président du club, qui avec humour, douceur et beaucoup de second degré, présentait les sites comme s'il y vivait. Les tombants abrupts stoppaient un bleu profond, les requins cadraient la faune de récif, les perroquets à bosses charmaient de leur danse chaque plongeur.

 

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Sur le pont, l'accueil raffiné des maîtres de maison, Angélique et Ayman, mariant parfaitement le biculturalisme européen-égyptien, finissait les plongées d'une douceur et d'un confort proche de la perfection. Ai-je une fois porté ma bouteille, loupé une plongée, ou me suis je une fois retrouvé face à cette situation désagréable d'inconnu et de danger ? Chaque détail important pour un plongeur était anticipé et maîtrisé avec discrétion par Angélique, propriétaire du bateau, et les membres de son équipe.
Enfin, l'ouverture, l'accueil, la richesse des profils des membres du club qui, autour d'une passion commune, avait comme unique objectif de partager, vivre ensemble et créer un noyau dur, solidaire, comme un seul homme, ingrédient nécessaire pour une croisière réussie.
Sur le chemin du retour, me reste un sentiment profond, celui d'avoir partagé un moment unique, exceptionnel et d'avoir découvert une famille à Luxembourg : celle de la plongée avec les membres du club.
Encore une fois merci !

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PS: Alors que j'écris ces lignes, Jean Lou pratique, pour la quatrième fois aujourd'hui, des rites pour exorciser une des membres du club. En chemin pour Port Soudan, Sandrine, sainte devant l'Éternel, ressent l'arrivée de l'esprit qui la guide en bagarre avec Cheitan. Philippe et Guillaume, les deux médecins français, interrompent leur tournée d'osculation des membres de l'équipage du bateau, en proie à une épidémie de scorbut aigüe. Achraf, chef de palanquée, se fait rebander le crâne, défoncé par une bouteille bien placée lors d'une mise à l'eau, et recoudre le doigt découpé par un moteur de scooter des mers. Toujours partant pour aider des amis dans le besoin, Rodolphe, l'assureur français, enchaîne signatures de contrats sur signatures de contrats avec ces « morts en sursis ». Arnaud, Ben « Père & Fils », Thomas, Philippe et Florian suivent la scène, allongés sur leurs poufs en mousse en s'amusant. Marco, lui, ne dit pas un mot. Pepe et Luigi, Figaro et Schéhérazade promulguent moult conseils et gestes très techniques, sous le contrôle précis de Monsieur Guy. Tom et Claude, inséparables, revivent leurs plongées entre deux bières, cacahouètes et jeux-de-mots et laissent les actes se dérouler, connaissant – d'expérience – la chute. Hassan et Nathalie, esprits saints du Dieu unique, fidèles devant l'Éternel, encadrent cette belle bande de débranchés.

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Pendant ce temps, Marc finit tranquillement, seul dans le bleu, sa plongée entre deux creux de 5 mètres, sans binôme ni parachute, et Mich & Max rentrent, scooters en main, de la salle des machines de l'épave Umbria, pour passer de 4 à 28 m avec 30 bars au compteur.
Au Soudan, on s'amuse bien, hein !